eSport jeu vidéo EVA After H

After H (EVA) : l’eSport augmenté grâce à la réalité virtuelle (2/2)

Dans la première partie de son interview, Jean Mariotte, co-fondateur d’EVA, la start-up à l’origine du jeu After H, nous a présenté son parcours entrepreneurial. Il a également expliqué qu’il pensait que la réalité virtuelle allait révolutionner le monde de l’eSport. Dans cette deuxième partie de son interview, nous retrouvons Jean pour qu’il nous parle de l’expansion accélérée de son réseau d’arénas dédiées, grâce à l’appui qu’il reçoit de fonds d’investissement. Jean est ainsi sur le point de réussir son pari : démocratiser l’accès à l’eSport, y compris vis-à-vis du public féminin.

EVA : un réseau d’arenas en développement accéléré

C’est par le biais de franchises qu’EVA développe son concept. Des salles s’ouvrent ainsi aux quatre coins de la France. Même si elles ne sont qu’au nombre de quinze à l’heure actuelle, une trentaine sont en construction. Par ailleurs, EVA vient d’officialiser son entrée sur le marché américain. La première salle ouvrira à Dallas en octobre prochain. À partir de là, EVA suivra une feuille de route prévoyant l’ouverture d’une trentaine de salles aux États-Unis dans les trois ans à venir.

Concernant les réservations, les amateurs disposent de deux options. Il est ainsi possible de réserver une session pour un tarif de 19€. Si le gamer souhaite passer à un mode plus sportif, il peut toujours souscrire un abonnement, comme pour une salle de sport classique. Il sera alors en mesure de jouer en illimité.

Proches de la saturation, les salles d’EVA enregistrent des taux d’occupation pouvant aller jusqu’à 92%, comme à Toulouse. Le weekend, elles sont généralement remplies à 100%, en permanence. Le lundi soir, c’est généralement un public d’abonnés qui se retrouve dans les arenas.

eSport jeu vidéo EVA After H
(c) EVA

After H (EVA) : un jeu accessible à tous les publics, y compris le public féminin

Afin d’assurer son succès, EVA cherche désormais à séduire les femmes. Comme le fait remarquer Jean, « nous comptons parmi nos co-fondateurs une femme, ce qui est rare dans le jeu vidéo. Nous avons également une population féminine nombreuse au siège d’EVA. Néanmoins, parmis nos clients, les hommes dominent encore, à 80% ».

Bien entendu, EVA n’axe pas sa promotion davantage sur les hommes que sur les femmes. « Simplement, nous avons choisi de réaliser un shooter, car cette catégorie de jeux représente 80% du marché. Il est donc quasi-obligatoire d’en passer par un shooter quand on lance un concept eSport ». Or, ce type de jeu demeure moins attractif vis-à-vis des femmes.

Pourtant, After H est hyper accessible par rapport à un jeu vidéo destiné aux « hardcore gamers », car il est fondé sur la réalité virtuelle. « Quand vous voulez marcher, vous marchez. De même, quand vous voulez vous accroupir. Donc tout est hyper naturel et intuitif. Même des personnes qui ne sont pas du tout gamers prennent énormément de plaisir à jouer ». Il n’y a donc aucune raison que les femmes n’apprécient pas After H au même titre que leurs collègues masculins !

Bientôt une compétition féminine After H !

Lors de la dernière réunion d’EVA avec son réseau des franchisés, l’idée a été lancée d’organiser une compétition féminine. Avec uniquement des joueuses femmes et aussi des casteurs femmes (commentatrices). « L’idée a beaucoup plu, à tel point que nous envisageons de lancer une telle compétition au début 2023 », déclare Jean.

En effet, nombreuses sont les femmes qui jouent à League of Legends, par exemple. Cependant, peut-être ne sont-elles pas encore assez naturellement bien accueillies par les hommes dans les arenas dédiées à des shooters comme After H. En lançant une compétition réservée aux femmes, Jean souhaite leur donner l’occasion de se lancer à fond dans une compétition. Elles n’auront ainsi plus la crainte de ne pas réussir. « Parmi nos clients, nous avons deux ou trois joueuses régulières, d’un excellent niveau ».

Même si les compétitions ne sont évidemment pas fermées aux femmes, ces dernières ne représentent que 5% des compétiteurs. Plus le niveau est élevé, moins les femmes sont présentes. Cela doit changer, selon Jean.

Investissements et développent d’EVA

Pour appuyer son développement, EVA a réalisé une première levée de fonds en 2019 (2 millions d’euros) avec le fonds d’investissement Trust eSport Venture. « Cela nous a permis de soutenir nos efforts de R&D, tant dans le domaine de la tech que dans celui du jeu. Aujourd’hui, nous venons de lever cinq millions. Nous allons nous servir de cet argent pour développer le réseau de salles EVA en France et à l’international ».

Notre objectif consiste à créer une nouvelle discipline sportive. EVA souhaitant démocratiser au maximum son jeu After H, elle en ouvre largement l’accès au grand public, hommes comme femmes. « La vitesse de développement que nous nous sommes fixée justifie la levée de fonds. Nous voulons faire en deux ans ce que nous aurions fait autrement en cinq ou six ans ».

EVA : 400% de croissance !

Sur 2022, EVA a déjà enregistré une croissance de 400% de son chiffre d’affaires. Grâce à la levée de fonds, pour accompagner son développement explosif, l’entreprise concentre désormais ses efforts sur le recrutement. Au-delà des fondateurs et de l’équipe actuelle, EVA souhaite recruter une « C-level team ». Elle souhaite ainsi se constituer un middle management lui permettant de de se développer de façon accélérée. « Les fondateurs ne peuvent tout porter, car cela n’est plus gérable pour eux ».

Par conséquent, EVA a recruté une directrice financière, une VP Customer Success, un VP Producer intervenant sur la partie production de contenu du jeu vidéo. Il vient d’ailleurs d’Ubisoft. « Nous avons également recruté un VP pour la partie eSport. Sa mission consiste à développer l’écosystème eSportif en relation avec le concepteur ».

Aujourd’hui, Jean est un entrepreneur confiant : le pari qu’il s’était fixé avec EVA, consistant à créer et démocratiser une nouvelle discipline à la frontière entre le sport et le gaming, est en passe d’être gagné. « Pour cela, nous utilisons les technologies immersives. Aujourd’hui, nous sommes vraiment sur ce mix entre jeu vidéo, eSport et dépassement physique ».

À lire également : After H (EVA) : le eSport augmenté grâce à la réalité virtuelle (1/2)

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Jean Mariotte nous fait part d’un moment d’entrepreneur. Photo : (c) EVA). Vidéo : (c) La Tribune de l’Initiative.

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