Teens Up - jeune fille se posant des questions

L’avenir des jeunes de Nouvelle-Aquitaine passe par Teens’ Up !

Êtes-vous de ceux que les actualités rendent anxieux ? Mettez-vous alors dans la peau d’un adolescent d’aujourd’hui, dont il sait qu’il va hériter d’un monde très incertain… Avec leur projet Teens’ Up né à Bordeaux en 2020, Sandrine Bocquet et Virginie Perrot ont envie d’insuffler de la positivité chez ces adolescents qui doutent. À travers des rencontres, tables rondes et ateliers, les deux femmes se veulent rassurantes vis-à-vis des jeunes. Elles veulent leur rendre confiance en l’avenir.

Sophrologue depuis dix ans, Sandrine Bocquet intervient auprès d’un public adolescent. La sophrologie est une méthode de régulation des émotions, par le biais d’exercices de respiration et de relaxation. Elle permet de booster sa confiance en soi, notamment.

Sandrine Bocquet et Virginie Perrot, respectivement sophrologue et communicante

Par exemple, elle travaille sur la préparation aux examens, en essayant de réguler les crises d’angoisse qui précèdent la prise de parole en public. Ou bien qui paralysent certains élèves touchés par le syndrome de la copie blanche. Dans sa pratique professionnelle comme avec Teens’ Up, elle cherche à emmener son public vers le positif.

Le profil de Virginie Perrot, en revanche, s’apparente à celui d’une communicante. Elle possède sa propre agence de communication spécialisée dans la prévention des troubles de la santé et les problématiques liées à la parentalité. Elle travaille notamment pour le compte des pédiatres libéraux français. Toutes deux constatent que les jeunes ont un certain nombre de préoccupations.

Ainsi, la protection de l’environnement est pour eux un souci majeur. « Ma génération n’avait pas conscience de la menace pesant sur l’environnement, se souvient Sandrine. Aujourd’hui, les jeunes sont conscients qu’il leur faut sauver la planète. Pour un grand nombre d’entre eux, cela est facteur de stress ». Par ailleurs, ils sont également inquiets pour leur orientation. Très tôt, on leur parle de choix à faire, ce qui accroît encore la pression et cela leur pèse.

La genèse de Teen’s Up

Sandrine et Virginie sont toutes les deux mamans d’adolescents. Avec leurs enfants, elles ont donc parcouru les salons dédiés à l’avenir des jeunes : Aquitec, Studyrama, le Salon de l’Étudiant, etc. Elles en sont ressorties davantage inquiètes que rassurées.

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Elles font face à leur angoisse en se posant la question du type d’informations dont les jeunes ont réellement besoin. Quel en serait le meilleur canal de diffusion ? « Nous avons fait un micro-trottoir auprès de 130 jeunes. Et nous avons été étonnées ! Nous pensions qu’ils seraient avides d’informations via les réseaux sociaux. En fait, ils sont demandeurs de rencontres en face-à-face. Cela avant même le confinement ».

Par ailleurs, les thématiques qui les intéressent tournent autour de l’écologie, l’orientation ou l’engagement (comment partir à l’étranger ou comment intégrer une association, par exemple). Les jeunes sont également demandeurs de méthodes de gestion de leur stress et de développement de leur confiance en soi. Plus généralement, ils ont envie de mieux se connaître.

Teens' Up jeunes avenir énergie
(c) Teens’ Up

S’entourer de partenaires institutionnels et associatifs

Afin de mener à bien leur projet, Sandrine et Virginie prennent soin de s’entourer de partenaires institutionnels. Ces derniers leur apportent une aide financière. La région Nouvelle-Aquitaine met à leur disposition les hôtels de région pour accueillir les évènements Teens’ Up, à Bordeaux, mais aussi à Poitiers et à Limoges.

« Les régions sont désireuses d’ouvrir leurs locaux à notre jeune public », confient les deux femmes. Ces dernières reçoivent également le soutien de la mairie, la CAF (parentalité), la MACIF (Économie Sociale et Solidaire et prévention), les Centres de Formation des Apprentis, la Chambre des métiers de l’artisanat ou encore l’Académie de Nouvelle-Aquitaine. « Notre évènement fait désormais partie du catalogue des ressources proposées aux établissements scolaires à l’échelle régionale ».

Outre les partenaires institutionnels, Teens’ Up peut compter sur le soutien d’associations intervenant sur des thèmes qui intéressent les jeunes. « Nous avons sélectionné des associations locales, de terrain, susceptibles de former des partenariats de long terme avec les établissements scolaires, par exemple ».

L’Éducation Nationale impliquée, tout comme les parents d’élèves

Enfin, Teens’ Up travaille en relation étroite avec l’Éducation Nationale. Comme le précise Sandrine, « nous envoyons des invitations directement aux établissements scolaires. Les proviseurs, conseillers principaux d’éducation, ou bien les enseignants eux-mêmes s’approprient ensuite l’évènement, en inscrivant une classe ou un niveau. Cette année, nous avons enregistré un grand nombre d’inscriptions, ce qui nous a obligées à mettre en place des quotas pour chaque établissement ».

Les parents ne sont pas oubliés. Chaque année, Teens’ Up organise en outre une conférence ouverte au grand public. L’année dernière, le thème : « Parents, orientation : comment relâcher la pression » avait été retenu. En effet, Sandrine et Virginie constatent que de nombreux parents sont excessivement préoccupés par l’orientation de leurs enfants. Cela rejaillit sur les élèves, qui n’ont pourtant pas besoin de ce stress additionnel. « Lors de cette conférence, nous avions invité des professionnels de l’orientation et de la pédopsychiatrie. Les retours avaient été positifs ».

Teens’ Up 2022-23 : déjà la troisième édition !

La troisième édition de Teens’ Up (2022-23) s’organise autour de quatre parcours, couvrant les thèmes suivants : enjeux planète, engagement citoyenneté, préparer son orientation et développement de soi. Comme le font remarquer Sandrine et Virginie, « nous affinons les sujets d’année en année. Certains, comme l’orientation, sont intemporels. Cependant, nous cherchons à casser les idées reçues sur les métiers traditionnellement ‘genrés’ comme la menuiserie, par exemple. Nous cherchons ainsi à mettre en avant les métiers de l’artisanat. Concernant le développement de soi, nous insistons particulièrement sur la gestion du stress ».

Teens’ Up propose également des ateliers permettant de révéler son ou ses talents. Il s’agit d’aider les jeunes à acquérir une meilleure connaissance d’eux-mêmes. En effet, certains talents se manifestent dès le début de l’adolescence, et pourtant les jeunes n’en ont que rarement conscience. Or, ce genre de questions n’est jamais abordé en classe. Sandrine et Virginie pensent qu’il est important de bien savoir qui l’on est afin de pouvoir se projeter en tant que futur citoyen ou employé.

Teens’ Up : tables rondes, ateliers et déambulation

Au sein de chaque parcours de Teens’ Up, on distingue trois constantes : des tables rondes, des ateliers et un temps de déambulation parmi les stands. Comme l’explique Sandrine, « les tables rondes se décomposent en deux parties. Premièrement, les jeunes assistent à une présentation. Deuxièmement, un échange leur permet de poser des questions ».

Les ateliers permettent aux élèves, répartis en petits groupes, de mener différentes expérimentations par eux-mêmes. Enfin, poursuit Sandrine, « nous laissons le temps à nos visiteurs de déambuler parmi les stands. Nous tenons beaucoup à ce temps de déambulation. Les jeunes ont alors le temps de se familiariser avec d’autres thématiques susceptibles de les intéresser ».

Teens’ Up se veut une initiative inclusive. Selon Virginie, « notre évènement s’adresse à un public varié : établissements publics aussi bien que privés. Établissement du centre de Bordeaux, tout comme de la périphérie. Nous incluons les lycées professionnels aussi ». Certains des jeunes issus de l’enseignement technique ne savent pas toujours comment ouvrir leur ‘champ des possibles’. Pourtant, quand ils réalisent que Teens’ Up organise des tables rondes sur les métiers de l’artisanat en les présentant comme des métiers d’avenir, ils se sentent valorisés. « C’est donc hyper important pour eux, et pour nous aussi ».

Teens’ Up et le résotage

Teens’ Up est finalement l’occasion de nombreuses prises de contacts. Les jeunes découvrent des associations qui leur étaient complètement inconnues auparavant. Certaines d’entre elles sont par la suite invitées à venir animer des ateliers au sein même des établissements. Teens’ Up met ainsi en relation établissements scolaires d’une part, et associations d’autre part.

Par ailleurs, les associations se découvrent également entre elles au cours des évènements Teens’ Up. Par exemple, Osons ici et maintenant rassemble des jeunes de 18 à 25 ans dans le cadre de son initiative ‘FabriK à DécliK’. Cela consiste à mettre en place des programmes incitant les jeunes à concrétiser leurs projets. L’un d’eux est ainsi mené en collaboration avec l’Association de sophrologie.

Teens’ Up : des évènements dédiés aux adolescents en recherche d’informations sur leur avenir, par Sandrine Bocquet et Virginie Perrot. Photo : (c) Teens’ Up. Vidéo : (c) LaTDI.

Grâce à Teens’ Up, les acteurs locaux de l’Économie Sociale et Solidaire entrent en contact les uns avec les autres. Et cela débouche, dans certains cas, sur des projets impliquant les jeunes, qui ont l’occasion de mettre en pratique les connaissances glanées au cours des évènements Teens’ Up. Fortes de leur succès, Sandrine et Virginie prévoient de pérenniser Teens’ Up, car elles sentent que de tels évènements cristallisent l’énergie de la jeunesse en renforçant sa confiance en soi et en l’avenir !

Prochains évènements Teens’ Up le 19 janvier à Poitiers et le 16 mars à Limoges.

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