Moovance : réduire son empreinte carbone grâce à la greentech (Anas Mbasso)

Aujourd’hui, le tocsin de l’urgence climatique sonne un peu partout. Sensible aux projets alliant valeurs humanistes et rentabilité économique, Anas Mbasso lance en 2022 l’application Moovance, destinée à mesurer l’empreinte carbone liée à nos déplacements, pour nous inciter à faire mieux. Nous l’avons rencontré pour qu’il nous en dise davantage…

Anas Mbasso a toujours eu envie d’entreprendre, en accord avec certaines valeurs de justice profondément ancrées en lui, cela depuis l’enfance. C’est ainsi qu’il crée des revues scientifiques alors qu’il est encore au collège puis au lycée, dans les années 90. Par la suite, il suit des études d’ingénieur informatique. Avant de travailler pendant dix ans pour de grands groupes : Thalès, Orange, Crédit Mutuel Arkéa. Lors de sa dernière expérience, il a travaillé pour la SNCF sur un projet data et intelligence artificielle.

Anas Mbasso franchit le pas de la création d’entreprises en 2019

À un moment de sa carrière, Anas se pose la question de savoir comment, en tant que professionnel du numérique et de l’intelligence artificielle, il pourrait contribuer aux valeurs et principes dans lesquels il croit. Il crée ainsi sa première entreprise Ekinox en 2019, avec deux associés. « D’une part, nous proposions nos services aux entreprises dans une logique B2B, en accompagnant leur transformation digitale. D’autre part, nous avions mis en place une start-up factory. Nous souhaitions aider nos coéquipiers au sein d’Ekinox ainsi que toute personne souhaitant développer ses propres projets ».

Seule condition posée par Anas : les entrepreneurs en herbe doivent jouer le jeu des « 3E ». En d’autres termes, leur projet doit être écologique, éthique & social, et enfin économiquement viable. « Nous croyons fortement aux projets à la fois respectueux de l’Homme et de la planète, mais aussi rentables sur le plan financier ».

Moovance : mesurer les émissions pour faire changer les habitudes

C’est dans le cadre de la start-up factory d’Ekinox que Moovance voit le jour en 2021. L’application cherche à transformer nos habitudes de mobilité. Car ce secteur constitue la première source d’émissions de C02 en France, la deuxième en Europe et la troisième dans le monde. Moovance s’adresse à chaque individu, en l’amenant à envisager des alternatives pour réduire ses émissions.

Comme l’explique Anas : « nous avons recherché des solutions pour inciter les personnes à passer à l’action. Nous avons conçu cette application non seulement comme un instrument de mesure des émissions générées par les déplacements. Mais aussi comme un outil permettant d’embarquer les utilisateurs, sans même qu’ils ne s’en rendent compte, dans une dynamique vertueuse pour agir en faveur de l’environnement ».

Moovance : passer du constat à l’action grâce aux ‘Mooves’

Moovance aide donc les utilisateurs à se rendre compte de l’impact carbone lié à leur mobilité, en tant que première source d’émissions en France. Cela, en soi, suffit à modifier les comportements. En outre, poursuit Anas, « nous voulons accompagner les changements d’habitudes de façon ludique. Ainsi, plus l’utilisateur se déplace de façon écoresponsable, plus il gagne un nombre important de Mooves, ou points de récompense. Avec ces points gagnés, il peut choisir de financer des associations œuvrant pour la protection de l’environnement (reforestation, préservation de la biodiversité). Ou bien, grâce à ses Mooves, il peut avoir accès, gratuitement ou bien à tarif préférentiel, à des offres de mobilité éco-responsables ».

Un cercle vertueux se met alors en place dans la tête de l’utilisateur. Il prend conscience, de façon pratique et empirique, des enjeux liés au dérèglement climatique. En outre, il est incité à avoir davantage recours à des services de vélos ou de trottinettes en libre-service. En adoptant ces nouveaux moyens de transports écologiques, l’utilisateur participe à la dynamique vertueuse mise en place grâce à Moovance.

Moovance : à l’attention du grand public, mais aussi des entreprises

L’application est gratuite pour les particuliers, mais elle est payante pour les entreprises, précise Anas. Car elle permet aux celles qui le souhaitent d’avoir un impact immédiat en réduisant l’empreinte carbone liée à la mobilité de leurs salariés. Or, les déplacements comptent parmi les tout premiers postes d’émissions de CO2 des entreprises, en dehors de l’industrie. L’application, si elle est diffusée auprès des salariés, entraîne ces derniers dans une dynamique de réduction de leur empreinte carbone.

Moovance peut donc être utilisée comme un levier d’engagement des salariés autour de la marque employeur. L’appli contribue en effet à développer le sentiment d’appartenance par le biais de challenges, etc., avec des récompenses spécifiques à la clé. Selon Anas, « les employeurs peuvent donc s’appuyer sur notre application pour améliorer le bilan carbone de leur entreprise ».

Dans un avenir proche, Moovance s’adressera également aux marques. Celles qui le souhaitent pourront sponsoriser des opérations de réduction de l’empreinte carbone à grande échelle. Tout en engageant aussi leurs consommateurs dans ce sens.

Les business angels se penchent sur le berceau de Moovance

Moovance bénéficie du soutien d’investisseurs de qualité, français et européens. « Nous avons ainsi pu constater une appétence pour notre application dépassant nos frontières, notamment dans les pays d’Europe du Nord. Néanmoins, nos principaux investisseurs demeurent français ». À l’image de Patrick Lucas, ayant longtemps présidé Gras Savoye et personnalité de premier plan dans le monde de l’assurance.

Moovance suscite l’intérêt d’investisseurs à la recherche d’opportunités rentables. D’autant que le projet d’Anas leur paraît aller dans le bon sens, celui de la protection de l’environnement. « Nous entretenons par conséquent des relations particulières avec nos investisseurs, en raison de la nature même de notre projet », note Anas.

Participation au CES de Las Vegas de janvier 2023

La participation de Moovance au dernier CES de Las Vegas a représenté une belle réussite pour Anas, de même qu’une expérience très intense. « Nous faisions partie de la délégation French Tech, emmenée par la région Île-de-France et Business France. Nous avons rencontré plusieurs centaines de personnes en seulement quelques jours, en provenance du monde entier. Le salon a représenté pour nous une belle tribune pour défendre notre projet et nos convictions ».

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Anas et son équipe ont ainsi pu nouer de nombreux contacts avec des représentants d’entreprises, mais aussi d’administrations publiques canadiennes et américaines. En outre, ils ont suscité l’intérêt de visiteurs issus d’entreprises japonaises intéressés par la solution proposée par Moovance. Cependant, Anas ne cache pas que sa priorité, en matière de développement, demeure la France, puis l’Europe.

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