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Marc Fouquet : un écrivain engagé contre les radicalités (Spirale du mal)

Malgré une vision du monde raisonnée, façonnée par l’étude des sciences politiques, Marc Fouquet se définit néanmoins comme un écrivain animé par les passions et engagé contre les radicalités. Passion pour son pays notamment, puisqu’il partage avec le général de Gaulle sa vision de la « France éternelle ». Marc Fouquet a d’ailleurs défendu cette idée tout au long de sa carrière, en servant son pays dans différentes institutions. Il a ainsi pu travailler avec des personnages aussi marquants que Germaine Poinso-Chapuis, Raymond Barre ou Alain Juppé. Manager d’une business school, il a aussi créé son entreprise, un cabinet de conseil. À présent, il se consacre entièrement à sa passion pour la littérature, en publiant des romans historiques ou rattachés à l’actualité. Dans Spirale du mal, thriller politique publié aux éditions Maïa en 2022, il se penche sur l’islamisme radical, qu’il combat avec sa plume.

Le fil conducteur unissant l’ensemble des activités professionnelles de Marc Fouquet se résume à la passion. Ainsi, c’est avec passion qu’il a pris la direction générale du Centre inter-régional Provence Alpes Côte d’Azur et Corse pour l’enfance et l’adolescence inadaptées, organisme parapublic de formation des travailleurs sociaux, de conseil et de gestion d’établissements (1977-1983). Il travaille alors sous la présidence de Germaine Poinso-Chapuis, femme politique et figure marquante de l’après-guerre. Par la suite, c’est encore avec passion qu’il pilote la politique de formation de la Chambre de commerce et d’industrie de Périgueux. Il dirige également l’Institut des Hautes Études Économiques et Commerciales.

Une expérience protéiforme au service de l’écriture

Militant politique, il travaille en étroite collaboration avec plusieurs personnalités marquantes de la Vème République, dont Raymond Barre en 1988. Toujours avec passion, il crée et anime en 1999 une société spécialisée dans l’accompagnement des changements : Hommes et Mutations SA. Cette dernière intervient dans le secteur de l’aéronautique et des activités de défense, mais aussi sur le thème de l’égalité professionnelle.

En outre, il collabore avec Alain Juppé, maire de Bordeaux, pour développer un pôle d’enseignement supérieur dans le quartier Bordeaux Maritime dans les années 2010. Enfin, c’est avec passion qu’il exerce les fonctions de vice-président du tribunal de commerce de Bordeaux à partir de 2019.

Aujourd’hui, Marc utilise sa vision forgée au cours d’une carrière riche et protéiforme pour pointer du doigt certains problèmes traversant la société française. Parmi eux, le radicalisme islamique, qu’il combat de sa plume engagée.

Les radicalités à travers les âges

Prenant appui sur l’Histoire ou l’actualité, Marc se penche sur les radicalités à travers les âges. « Dans Le Trésor convoité de l’Ordre du Temple dont l’action se situe aux 13e et 14e siècles, j’aborde la question des croisades, des relations entre les rois de France (Saint-Louis et Philippe Le Bel), les papes, la religion et la Sainte-Inquisition. J’ai notamment exposé le point de vue de personnages que l’on qualifierait aujourd’hui de ‘radicaux’. Comme par exemple Guillaume de Nogaret, ministre de Philippe Le Bel, lorsqu’il met en place un véritable procès contre les Templiers ».

Dans un autre livre, Abraham, une voix de paix au Moyen-Orient, il remonte carrément à la création du monde. À travers le pérégrinations d’Abraham en Mésopotamie, en Égypte, dans le pays de Canaan ou en Arabie, 15 siècles avant notre ère, il voit ce dernier comme le plus petit dénominateur commun entre les trois grandes religions monothéistes du Moyen-Orient. Et tire de ce personnage une leçon de sagesse et de paix, contre les radicalités.

Dans son livre Le Crépuscule des papillons, il examine la situation au lendemain de la signature de l’édit de Fontainebleau remettant en cause l’édit de Nantes. Il montre ainsi la radicalité de la politique de Louis XIV vis-à-vis des protestants.

Contre les radicalités : la voie médiane

Par conséquent, Marc se définit comme un auteur engagé contre les radicalités. « Les êtres humains s’orientent en fonction de leurs représentations métaphysiques, philosophiques ou sociales. D’un point de vue politique, le monde a de tout temps subi des soubresauts, des guerres, des remises en cause, des évolutions et des révolutions ». En outre, Marc prend également en compte le rôle essentiel de l’économie et du commerce, en tant que facteurs de stabilisation. Il a recours à l’Histoire car l’exploration des mondes passés nous aide à entrevoir ce que nous sommes et où nous allons.

Finalement, informé par sa vaste expérience, Marc pense que la vérité ressort d’une approche médiane. « C’est la voie la plus compliquée. Car il faut plaider en permanence en faveur des idées que l’on défend. Tout en résistant à l’influence de certains courants séduisants vis-à-vis des masses. Même s’ils ne peuvent être mis en pratique ». Selon Marc, il faut absolument éviter le radicalisme de la pensée, souvent exprimé à travers des idées définitives. Car elles ne tiennent pas compte de la réalité. Ces dernières peuvent même aboutir à des catastrophes, comme la Shoah l’a démontré par le passé.

Contre les radicalités la société des différences
La société des différences. (c) FotografiaBasica – iStock.

Cependant, il convient d’éviter de la même façon le piège de la bien-pensance. Ce type d’idées part de bonnes intentions. Cependant, il ne tient compte ni de la réalité, ni du défi lancé par les radicalités. « La voie est quelque part au milieu, insiste Marc. En tout cas, c’est mon point de vue. Et j’essaie de le démontrer à travers mes romans, en mêlant des personnages et des situations issus de l’Histoire et de l’actualité ».

La forme romanesque pour susciter l’intérêt des lecteurs

Il existe une vision manichéenne distinguant la fiction, d’une part, et l’étude, d’autre part. Selon Oscar Wilde, « le seul devoir que nous avons vis-à-vis de l’Histoire est de la réécrire ». Notre interlocuteur poursuit : « j’ai toujours trouvé cette phrase très belle, si bien que j’en ai fait mon miel. Dans tous mes ouvrages, mis à part Spirale du mal, j’essaie de conserver un équilibre entre les parties fictionnelle et historique. Je soigne beaucoup la partie historique notamment, en travaillant mes sources de façon approfondie ».

Parmi ses personnages, Marc distingue deux grandes catégories. D’une part, ceux qui appartiennent à la bibliothèque de l’Histoire : Guillaume de Nogaret, Philippe Le Bel, Abraham, etc. D’autre part, les personnages qu’il crée. « Je travaille beaucoup ces derniers, en les écrivant au préalable. Car j’ai l’ambition de mélanger le vrai de l’Histoire avec ce qui pourrait être vrai, dans l’Histoire ».

Pour Marc, il n’y a rien de plus aride que l’histoire scientifique. À l’opposé, il n’y a rien de plus passionnant que l’histoire « vulgarisée ». « Je pense que l’on peut beaucoup apprendre en adoucissant les aspects rébarbatifs de la science. En l’espèce, j’essaie d’intéresser à l’Histoire pour faire en sorte qu’elle ne soit pas simplement le passé, mais qu’elle éclaire aussi le présent ».

Spirale du mal : synopsis

En revanche, Spirale du mal situe son intrigue au temps présent. Il traite de l’islamisme radical pouvant conduire au terrorisme, si bien que tous les personnages de ce roman sont fictionnels. Mais les évènements et les faits relatés s’inspirent directement des attentats de novembre 2015.

Le roman met en scène une candidate à la présidence de la République française, qui va subir les affres de l’islamisme radical. « C’est un personnage auquel j’ai voulu donner une certaine complexité, du point de vue de ses réactions, de son positionnement, de la façon dont va naître sa passion pour la politique… C’est un personnage proche de l’écologie politique. Mais l’expérience va finir par modifier son point de vue… »

Marc façonne ses personnages en prenant en compte leurs mœurs. « Nombre de mes personnages sont durs, je le reconnais. Cependant, j’essaie d’introduire des moments de douceur dans cet univers de brutes. Par conséquent, je joue sur les oppositions, impulsant un rythme enlevé à mes histoires. C’est notamment le cas avec Spirale du mal, à couper le souffle ».

Marc Fouquet Spirale du mal éditions Maïa
Marc Fouquet, Spirale du mal. (c) éditions Maïa.

À lire également : La Vie en noir ou comment guérir du racisme, par Guilaine Kinouani.

La France, société des différences

Lorsque nous l’avons rencontré, Marc se préparait à participer au festival du livre Joséphine Baker. Rappelons que Joséphine Baker est entrée au Panthéon en 2021. « Il s’agit d’une figure inspirante pour l’ensemble des Français épris de liberté et d’égalité. Toute sa vie, elle aura lutté contre les radicalités. En France, pays qu’elle a fait sien, elle s’est engagée dans la Résistance. En usant de l’art qui était le sien, la danse et le chant, elle a lutté contre le nazisme. Plus encore quand elle s’est engagée dans les services de renseignement. Le général de Gaulle l’a d’ailleurs reconnu en la décorant de la médaille de la Résistance française. Après-guerre, elle a créé sa tribu arc-en-ciel, montrant par là que la société était faite de différences ».

Marc conclut : « lorsqu’on lit le livre écrit par son fils Brian Bouillon-Baker, Joséphine Baker l’universelle, on se rend compte que ce personnage était tout à fait extraordinaire. Il est devenu le symbole de la société des différences. Et j’appelle de mes vœux l’avènement d’une telle société ».

Avant d’être un auteur de thrillers historiques et contemporains, Marc Fouquet a occupé diverses responsabilités l’ayant amené à côtoyer de hauts personnages de l’État, parmi lesquels : Raymond Barre, Alain Juppé, Simone Veil ou encore Germaine Poinso-Chapuis, ministre de la santé pendant l’après-guerre. Il a ainsi pu constater l’exercice du pouvoir par ces grandes femmes, entre écoute et assertivité… Photo : (c) Marc Fouquet. Vidéo : (c) LaTDI.

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