robot de service dans la restauration AI Robotics

AI Robotics : aider l’humain sans le remplacer (Amir Ben Ammar)

Selon Assimov, le père de la robotique, un robot ne doit pas porter atteinte à un être humain. Il doit également obéir aux ordres de ce dernier. AI Robotics, co-fondé par Amir Ben Ammar à Marseille en 2020, respecte les principes d’Assimov. Certes, l’entreprise cherche à provoquer une révolution culturelle en diffusant largement la robotique dans les secteurs de la logistique, la santé ou la restauration. Car nombreux sont les bienfaits que nous pourrions en tirer, comme la moindre pénibilité de certaines tâches. Sans pour autant craindre que les robots ne remplacent jamais les humains.

Fondée en 2020, AI Robotics se présente comme une association d’entrepreneurs issus de secteurs variés. Un des co-fondateurs est ainsi spécialisé dans la logistique. Un autre, dans tout ce qui a trait au développement de software, c’est-à-dire l’édition de logiciels. Quant à Amir Ben Ammar, il est le dirigeant d’une structure spécialisée dans le digital. Ce qui l’amène à travailler sur les bornes de commande, les solutions de paiement en caisse ou encore l’optimisation de certains process propres à la restauration.

C’est au cours de voyages en Asie qu’Amir rencontre le monde des robots. « Cela m’a semblé intéressant pour lutter contre les pénuries de main d’œuvre. De même que pour améliorer la santé au travail ». Le développement de la robotique bouleverse par conséquent les conditions de travail. De même qu’il change la nature du service rendu ainsi que la relation client.

Fort de ce constat, il décide de co-fonder AI Robotics en s’entourant de co-associés tous issus de cursus d’ingénierie. « Moi-même, je suis ingénieur en mécatronique et en électronique embarquée. Nous avons donc commencé par sourcer les robots disponibles sur le marché. Puis nous avons fait du retro-engineering ».

Mettre la robotique française en ordre de bataille pour gagner des parts de marché

Dans le même temps, les co-associés étudient le milieu des roboticiens en France. Ils réalisent que ces derniers n’ont rien à envier à leurs collègues asiatiques ou américains, en termes de créativité ou d’innovations. Cependant, chacun reste dans son domaine de spécialité bien délimité. De plus, il travaille de façon complètement déconnectée par rapport aux besoins du marché.

Force est de constater que le marché français de la robotique manque encore de maturité. « Cependant, nuance Amir, nous pressentons une révolution à venir, par la force des choses, au niveau de la robotisation des process ». Malgré leur qualité, les innovateurs en France ne disposent pas de la traction commerciale, ni même des financements nécessaires pour évoluer comme ils le souhaitent. C’est la raison pour laquelle AI Robotics monte Imagine Labs en 2023. Il s’agit d’un laboratoire mettant à la disposition des inventeurs les outils et le financement nécessaires à leur plein épanouissement.

Le but consiste à les aider à faire émerger les solutions de demain, répondant à des besoins du marché clairement identifiés. Comme l’énonce Amir, « la recherche & développement est vraiment au cœur de notre stratégie consistant à répondre aux besoins des services et de l’industrie avec des produits clés-en-mains ». Dans un avenir proche, avec le mûrissement du marché français, AI Robotics s’attend au déploiement massif de ses robots sur toute la France.

La gamme de robots AI Robotics.
À gauche : la gamme de robots « classiques » d’AI Robotics. À droite : présentation du nouveau robot majordome Djeffrey par Nabil Bouaka, directeur stratégique. (c) AI Robotics.

AI Robotics et ses robots de service

Lorsque nous l’interrogeons sur les robots stars de la gamme AI Robotics, Amir met en lumière deux d’entre eux. D’une part, Djeffrey le robot majordome. Et, d’autre part, Ugo, robot de service à l’attention de la clientèle de fast foods plus particulièrement.

Prenons le cas de Djeffrey : il vient prendre la commande d’un client assis dans la salle d’un restaurant classique. Avant de l’envoyer en cuisine. Lorsque le plat est prêt, il va le récupérer pour le livrer à la table du client. Au passage, il lui fait une proposition de vente additionnelle, tout en interagissant avec lui pour le fidéliser. « C’est donc le robot de service par excellence », selon Amir.

Notre interlocuteur s’est également intéressé au marché des fast foods et à ses spécificités, en développant un robot du nom d’Ugo. « Nous l’avons équipé d’un terminal de paiement, d’un écran QR code pour récupérer des données ainsi que d’une intelligence artificielle. Cette dernière lui permet de recruter de nouveaux clients pour la marque de fast-food qui ‘l’emploie’ ». Loin d’être mono-tâche, Ugo se charge de fonctions marketing tout en s’occupant de rendre le service attendu par les clients. « Notre but consiste à obtenir un robot multifonction, pouvant satisfaire un éventail de besoins aussi large que possible ».

Comme Amir le précise, Djeffrey tout comme Ugo obéissent à la voix. Leur compréhension de notre langage se fonde sur la reconnaissance de certains mots-clés. Prenons par exemple la commande suivante : « je voudrais un hamburger ». La reconnaissance vocale se focalise sur le terme ‘vouloir’ ou ‘souhaiter’ ainsi que sur l’objet de la commande, ici ‘hamburger’.

Un design déterminé par les fonctionnalités

Concernant le design des robots d’AI Robotics, ne vous attendez pas à être déstabilisés par une apparence trop… humaine. Selon Amir, « nous adaptons le design de nos robots par rapport aux fonctions que nous leur assignons. En effet, leur design est lié non seulement à l’apparence que nous souhaitons leur donner, mais aussi à leur ergonomie ainsi qu’à leur faisabilité industrielle ».

Il en est ainsi de Djeffrey le robot marjordome. AI Robotics a dû modifier son design pour répondre à la demande d’un client. « Nous l’avons ainsi équipé d’un bras pour qu’il puisse vider les assiettes des restes alimentaires laissés par les consommateurs. Il les fait tomber dans un bac récupérateur qui lui est également greffé. Cela permet de faciliter la plonge, en enlevant la majeure partie des déchets alimentaires restant dans les assiettes. Le plongeur peut ainsi travailler à partir d’assiettes déjà vidées et prêtes à être mises en machine. Le but consiste à optimiser le lavage de la vaisselle, en l’automatisant de bout en bout ».

En l’occurrence, la customisation de Djeffrey a été d’autant plus aisée à réaliser que le client avait commandé rien moins que 370 robots de débarrassage. « Quand nous avons un volume aussi important de robots à customiser, nous pouvons nous permettre d’en répartir le coût sur l’ensemble de la commande. Par la suite, il nous est possible d’intégrer cette demande particulière parmi les options que nous proposons, sans accroître nos frais de recherche et développement. Car ces derniers ont déjà été amortis sur la commande précédente ». De façon générale, Amir insiste sur le fait que chaque produit vendu par AI Robotics est customisable en fonction des besoins des clients.

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AI Robotics veut aider les humains, sans chercher à les remplacer

Notre interlocuteur le reconnaît : il n’a pas voulu donner une apparence trop humanoïde à ses robots. « En effet, cela peut générer une certaine angoisse car cela suggère que le robot est sur le point de remplacer l’Homme. Pour notre part, notre philosophie est parfaitement résumée par notre slogan : ‘nos robots permettent aux humains d’être plus humains’. Nous insistons par conséquent sur le rôle d’aide à la personne. Nos robots sont des accompagnateurs et non des substituts ».

Dans ce clip, AI Robotics expose sa vision d’un futur au sein duquel humains et robots travaillent main dans la main pour relever les défis qui nous attendent. Vidéo : (c) AI Robotics.

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