Harcèlement : La ‘Revue Fiduciaire’ innove avec LinkedIn et Les Années Folles

Coup de jeune sur la formation continue dans le domaine RH ! Depuis que La Revue Fiduciaire collabore avec l’agence de comm Les Années Folles en 2022, la vénérable maison d’édition fondée en 1917 et spécialisée dans les périodiques et ouvrages juridiques à l’attention des managers s’est convertie aux réseaux sociaux. LinkedIn notamment. Elle se sert ainsi de ce réseau dédié aux professionnels pour élargir son public en lui faisant découvrir, sur le mode humoristique, décalé et par petites touches successives, son catalogue de formations, notamment sur le harcèlement.

Écrit en collaboration avec Karlem.

Paroles offensantes, sexistes, stigmatisantes. Plaisanteries ‘inoffensives’, bien que racistes, homophobes ou agistes. Pire : gestes ou attouchements déplacés, etc. Le harcèlement prend des formes variées et diverses. Individuelles ou systémiques, elles peuvent cependant aboutir à des conséquences tragiques.

Le harcèlement, un enjeu prioritaire

Tout commence avec le cas emblématique de France Télécom, dont 19 salariés se sont donné la mort entre 2007 et 2010. Rappelons qu’au milieu des années 2000, par suite de la privatisation de l’entreprise, la direction mène à marche forcée une politique de déflation brutale et massive de ses effectifs. Le PDG de l’époque, Didier Lombard, clame ainsi à qui veut l’entendre qu’il « fera les départs par la fenêtre ou par la porte ». Paroles funestes qui vaudront à celui qui les a prononcées un an de prison avec sursis.

Le cas France Télécom provoque un choc dans l’opinion et amène une libération progressive de la parole. Pourtant, une étude réalisée en 2022 par Ipsos / Qualisocial montre que le phénomène du harcèlement n’a pas reflué. Bien au contraire. Il est encore considéré comme un problème très répandu et un enjeu prioritaire par les salariés. Ainsi, près de trois salariés sur quatre considèrent que les situations de harcèlement au travail sont répandues. 35% déclarent en avoir eux-mêmes été déjà victimes, particulièrement les jeunes, les salariés des petites entreprises et les femmes.

Sensibiliser les managers à la thématique du harcèlement

Dans le même temps, 44% des salariés déclarent ne pas être bien informés sur la thématique du harcèlement au travail. Cette relative ignorance empêche les salariés, notamment les managers, d’identifier avec précision les situations de harcèlement au travail. Face à la montée irrésistible de la prise de conscience, la Revue Fiduciaire se devait de réagir en formant les managers à repérer les situations de harcèlement. Tout en leur donnant les moyens de se protéger pour le cas où leur responsabilité professionnelle est engagée.

Ce constat est à l’origine de la collaboration entre Mathieu Brugière, responsable formation à la Revue Fiduciaire, et Julien Morisson, co-fondateur des Années Folles, agence spécialisée dans la communication B2B sur les réseaux sociaux. Julien se rend notamment compte à quel point LinkedIn permet d’acquérir de la visibilité et de la traction. Lorsqu’il poste, les gens viennent voir les produits ou les services dont il parle. Il a donc l’idée de transposer cette logique B2C centrée sur le consommateur final au B2B focalisé sur les entreprises. D’autant qu’il constate qu’il n’existe aucun créateur de contenus spécialisé en B2B susceptible de toucher les décideurs RH, marketing ou achat. Il se met alors à penser au sujet de manière plus structurée, ce qui l’amène à cofonder Les Années Folles en 2020, la seule agence de communication spécialisée dans la communication B2B par le biais d’influenceurs sur LinkedIn.

Revue Fiduciaire : de l’information à la formation

Quant à Mathieu Brugière, il est pleinement engagé dans l’inflexion stratégique de son groupe Revue Fiduciaire en cherchant à passer ‘de l’information à la formation’. Au départ éditeur juridique dédié aux professionnels du chiffre et du droit (comptables, managers), la Revue Fiduciaire s’oriente toujours davantage vers le développement des compétences des collaborateurs comptables et RH. L’objectif est de faire en sorte que le pôle formation représente un tiers du chiffre d’affaires du groupe en 2027, contre moins de 10% en 2000.

La Revue Fiduciaire propose ainsi une diversité de formations (immobilier, fiscalité, etc.). À l’attention des RH plus particulièrement, le Pack manager aborde l’entretien individuel, les méthodes pour s’organiser ou encore des formations au contenu plus strictement juridique. D’autres formations abordent la conduite des instances représentatives du personnel (CSE). D’autres encore abordent la discrimination ou le harcèlement. Jusqu’en 2022, l’ensemble de ces formations s’effectuaient en présentiel. Au sortir de la pandémie, l’engouement des managers vis-à-vis du distanciel s’affirme, si bien que la vidéo fait son entrée en force parmi les supports de formation. Notamment sous la forme de capsules de 15 minutes.

Les Années Folles contribue à rajeunir le format des formations de la Revue Fiduciaire

Avec l’assentiment de la Revue Fiduciaire, Julien Morisson a repris ce format de vidéos de 15 minutes en guise de teaser gratuit destiné à élargir le public traditionnel de la Revue. Le but étant bien sûr de parvenir à convaincre les plus curieux de s’abonner à une formation payante.

Julien s’est donc acquitté de sa mission consistant à apporter une touche de modernité à la Revue Fiduciaire en promouvant les formations digitales sur LinkedIn. Par ailleurs, il s’est attaché à valoriser la diversité dans la création de contenus : écrits, vidéos, infographies, mais aussi sondages et autres sessions live. Selon Julien, « il s’agit de travailler le message en profondeur. Tout en donnant envie à des interlocuteurs ne connaissant pas le sujet de s’y intéresser. Les influenceurs avec lesquels nous collaborons sont issus du monde des RH et du management. Ils proposent par conséquent des angles d’approche susceptibles de parler aux managers ».

Sans se plonger directement dans la théorie ou la technique pures, le but consiste à trouver une accroche pour attirer l’attention du DRH ou du manager. Ainsi, alors que la vaste majorité de ces derniers ne sont pas nécessairement des juristes, Julien et ses influenceurs s’efforcent de leur faire comprendre les enjeux recouverts par le harcèlement, tout en leur donnant envie de se former sur le sujet. « Nous avons adopté le point de vue de l’évangélisateur proposant un format plus accessible ».

LinkedIn mesure le succès des campagnes des Années Folles

LinkedIn a ceci de particulier qu’il est le seul média permettant d’identifier parfaitement le public suivant les publications. S’agit-il de personnes des RH, du marketing ou de la finance ? La campagne touche-t-elle davantage des entrepreneurs ou des freelances ? En cela, LinkedIn se différencie par rapport aux autres réseaux sociaux. Avec ces derniers, il est en effet possible d’obtenir des données démographiques sur les utilisateurs. Cependant, ils n’offrent pas la possibilité de vraiment connaître l’identité professionnelle des personnes vous suivant ou cliquant votre contenu.

Par ailleurs, ajoute Julien, « sur LinkedIn, l’anonymat n’a pas droit de cité. Il est impossible de créer un pseudonyme. Ces deux avantages permettent de pouvoir travailler avec des marques voulant toucher une cible précise. Et d’être certains de se retrouver face à une audience qualifiée ».

Ainsi, les quatre créateurs impliqués sur la campagne sur le harcèlement ont obtenu 250 000 impressions de leurs contenus. Ce qui est très conséquent pour une campagne ‘technique’. Sans compter le millier de likes, les 400 commentaires, ou encore le taux d’engagement de 1,7%. Sachant que cela représente un taux tout à fait honorable pour une campagne de cette nature.

À lire également : L’empathie : valeur-clé de la communication des marques (Mathieu Badie).

Les campagnes via les réseaux sociaux permettent de toucher un public plus large

Julien trouve intéressant de pouvoir toucher de nouvelles cibles. Ces dernières étaient jusqu’à présent tenues à l’écart des messages portés via les campagnes de communication traditionnelles. Cela est d’autant plus vrai dans le cas de campagnes techniques. « Cela permet aussi à des entreprises n’ayant pas nécessairement des budgets XXL à consacrer à des campagnes audiovisuelles très coûteuses d’être néanmoins présentes et de toucher une cible adaptée ».

Ainsi, les réseaux sociaux permettent de moderniser la communication en proposant une diversité de contenus. Tout en faisant preuve d’authenticité avec des messages moins aseptisés et standardisés. Car cela correspond davantage à la période que nous traversons. Aussi bien les consommateurs que les acheteurs attendent désormais un message plus clair, direct. Il faut ainsi que le propos soit immédiatement compréhensible.

De plus, les réseaux sociaux permettent d’aller plus vite, dans un contexte accéléré où un message en chasse l’autre. Ils laissent aussi la liberté de trouver un ton adapté. Avec de l’humour, les entreprises peuvent même se permettre de tenir des propos didactiques, ou bien même clivants. « Il y a 10 ans, il ne serait venu à l’esprit de personne de communiquer sur des sujets comme le harcèlement tel que nous le faisons aujourd’hui. À l’époque, les acheteurs parlaient aux acheteurs. De leur côté, les financiers parlaient aux financiers. Finalement, tout le monde était sans son silo et n’avait aucune idée de ce que les voisins faisaient. Désormais, la communication est plus ouverte. Même si vous n’êtes pas spécialisé en finance ,votre fil d’actualité vous fera des propositions inattendues, mais néanmoins intéressantes ».

« Grâce aux réseaux, conclut Julien, il est possible de susciter un intérêt plus vaste. Et cela représente un atout indéniable pour les entreprises ».

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