Cifca : l’excellence pour les métiers du commerce alimentaire (Agnès BEHAR)

Directrice générale du Cifca depuis 2021, Agnès BEHAR met son expérience en matières de pédagogie et de marketing au service des métiers du commerce alimentaire. Centre de formation à taille humaine, le Cifca est implanté à Paris et Toulouse. Il accompagne des jeunes en alternance et des adultes en reconversion vers l’excellence dans le métier qu’ils se sont choisi. Une mission essentielle dans un secteur où la transmission est devenue un enjeu clé.

Écrit en collaboration avec Hélène HUDRY.

Après des études en école de management, Agnès BEHAR exerce dans le marketing et la communication pendant une dizaine d’années. La recherche de sens l’incite à se réorienter vers le secteur pédagogique. Elle intègre donc une école d’ingénieurs en informatique où elle officie pendant une vingtaine d’années. Puis un cabinet de recrutement lui propose de prendre la direction du Cifca, Centre Interprofessionnel de Formation des Commerces de l’Alimentation. Sa mission : accompagner le Cifca vers l’autonomie financière dans un environnement ouvert à la concurrence depuis la réforme de l’apprentissage.

Le Cifca : des formations structurées pour le commerce alimentaire

Établi à Paris depuis 1955, le Cifca fête aujourd’hui ses 70 ans ! Depuis 2015, le Centre de formation est également présent à Toulouse. Créé à l’initiative des fédérations de primeurs, crémiers-fromagers et épiciers, il permet de développer des parcours de formation adaptés à la modernité dans un secteur où la transmission familiale n’est plus suffisante pour garantir la pérennité des commerces.

En 2002, les fédérations créent des CQP (certificats de qualification professionnelle) reconnus au sein de leur branche professionnelle. Aujourd’hui, le Cifca propose donc des diplômes de branche, comme le CQP vendeur-conseil pour devenir crémier-fromager ou caviste. En outre, il propose des formations menant à l’obtention de diplômes d’État tels que CAP, Bac Pro ou encore BTS.

Maîtrise de connaissances théoriques & pratiques

Les formations du Cifca se font toutes en alternance, mêlant connaissances théoriques & pratiques. Agnès BEHAR explique qu’« il convient de maîtriser un grand nombre de compétences, allant de la connaissance des terroirs (d’où l’importance de bien connaître sa géographie !) aux gestes professionnels. Le commerçant alimentaire vend une expérience, un savoir-faire, et pas simplement un morceau de fromage ou une bouteille de vin. Il s’agit par conséquent d’être en mesure de proposer un conseil personnalisé. »

Les apprenants sont donc tous en entreprise une semaine sur deux. Pour ce qui est des reconversions pour devenir caviste ou crémier-fromager (CQP), les alternants sont présents au Cifca durant trois jours toutes les deux semaines. Afin d’être au plus près de la réalité du terrain, les cours intègrent des ateliers de pratique professionnelle et culinaires. Ces enseignements sont aussi complétés par des visites de producteurs donnant aux apprenants une vision globale de leur secteur.

Objectif : atteindre l’excellence

Au Cifca, l’excellence est de mise ! Pour stimuler et valoriser ses apprentis, l’école met en lumière leur savoir-faire, en organisant des concours internes ou des buffets. Elle les incite aussi à se présenter aux concours de Meilleurs Apprentis de France. Par ailleurs, des voyages d’études sont organisés, que ce soit au Canada pour les BTS ou bien à Séville, en Espagne, pour les Bachelors.

Et les résultats sont là ! Depuis 2020, le Cifca compte parmi ses effectifs treize Meilleurs Apprentis de France (huit en crémerie-fromagerie et cinq dans la catégorie primeurs). Agnès BEHAR rappelle que ces lauréats sont tous invités à la garden party de l’Élysée le 1^er mai… Par ailleurs, le Cifca peut s’enorgueillir de compter parmi ses anciens apprenants trois Meilleurs Ouvriers de France !

L’importance du coaching

La directrice rappelle que « bien souvent, les jeunes en CAP ont un parcours scolaire compliqué. Certains sont même parfois fâchés avec l’école, au sens traditionnel du terme ! Cela n’empêche pas le Cifca de les accompagner aussi loin que possible et bien souvent au-delà de ce qu’ils pouvaient imaginer ! »

Le Cifca s’emploie également à ouvrir les horizons culturels de ses apprenants en les familiarisant avec des lieux où ils ne s’autorisent généralement pas à aller. Il en est ainsi du château de Versailles ou encore de la Comédie Française. Les jeunes gagnent en confiance en eux-mêmes. Si bien qu’ils acquièrent une aisance en s’habituant à fréquenter toutes sortes de publics.

La grand public oublie parfois ces métiers dits « manuels », alors même qu’ils nécessitent un grand nombre de connaissances et de savoir-faire. Il faut également beaucoup de rigueur dans la façon d’organiser son activité… A cet égard, le CIFCA est là pour coacher ses apprenants, et pour leur rappeler leur valeur ainsi que celle du service qu’ils rendent.

Le Cifca accueille des publics divers

Le Cifca accueille deux publics principaux : des jeunes en formation en alternance ainsi que des personnes en reconversion attirées par les métiers du commerce de proximité. Ainsi, l’âge des étudiants varie entre 16 et 60 ans et plus ! Certains d’entre eux ont donc déjà connu une autre vie, comme celles de banquier, journaliste ou même de chercheur !

Agnès BEHAR s’étonne ainsi de retrouver, « parmi les personnes en reconversion, des jeunes d’une trentaine d’années issus de grandes écoles. Ils ont travaillé trois ans dans leur secteur initial. Mais ils ressortent déçus de cette expérience. Ils ne veulent plus continuer de travailler derrière un ordinateur, mais au contact du public pour donner du sens à leur travail ».

Bien conscient des spécificités des métiers auxquels il prépare, le Cifca offre un accompagnement personnalisé à tous les candidats qui se présentent. Ainsi, les métiers du commerce alimentaire nécessitent de se conformer à des horaires particuliers, notamment le weekend. Ce sont également des métiers plus physiques qu’on ne le pense ! Les étudiants sont donc prévenus. Il est important que leur projet soit bien en phase avec leur vie personnelle et leur entourage proche. En majorité, c’est bien le cas. Et les futurs alternants ont déjà bien anticipé et réfléchi à leur reconversion.

Le Cifca mène à des débouchés variés

Les formations sont davantage tournées vers le commerce de proximité. Pour autant, certains diplômés réalisent de belles carrières en grande surface, notamment les bachelors qui se destinent à encadrer des équipes importantes. D’autres sont porteurs de projets qui les amènent à créer leur propre entreprise, notamment dans le secteur des primeurs. Certains finissent ainsi par se retrouver à la tête de plusieurs magasins de fruits et légumes !

Agnès BEHAR ajoute que les entreprises partenaires du Cifca sont en demande d’alternants, toutes formations confondues. « Le secteur recrute beaucoup et les étudiants n’ont aucun mal à trouver un employeur, que ce soit pendant leur formation ou alors une fois leur diplôme en poche ! »

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Des conditions d’apprentissage familiales

Agnès BEHAR explique enfin que « l’équipe pédagogique est très impliquée. L’ambiance au Cifca est familiale. Les contacts avec les jeunes sont extrêmement personnalisés. Et cela me plaît beaucoup ! Je trouve que la qualité des relations humaines au Cifca se reflète dans les parcours de formation proposés ».

Finalement, le Cifca défend une vision particulière de l’enseignement, entre artisanat et excellence. « Le savoir-faire français en matière des métiers de bouche doit mieux être valorisé dans notre pays et à l’étranger aussi. Car il existe une richesse culturelle liée aux terroirs français à nulle autre pareille ! »

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