Adopte Un Bureau pour le reconditionnement du mobilier de bureau (Christophe Cote)

Dans un monde où la durabilité et l’économie circulaire sont toujours plus nécessaires, certaines entreprises se distinguent par une approche innovante. C’est le cas de la société Adopte Un Bureau, qui donne une seconde vie au mobilier de bureau de qualité.

Écrit en collaboration avec Karlem.

Diplômé d’HEC, Christophe Cote lance en 2015 Adopte Un bureau, une entreprise libérée et visionnaire dans le secteur de la rénovation du mobilier de bureau. Choqué de constater que les entreprises envoient tout leur mobilier à la benne quand elles déménagent, Christophe est persuadé qu’il est possible de faire autrement. Aujourd’hui, Adopte Un Bureau travaille au réemploi des cabines phoniques installées pour les Jeux Olympiques.

Après PariSanté Campus, Adopte Un Bureau s’attaque aux Jeux Olympiques

Comme il nous l’a déjà montré lors de notre dernière rencontre en juillet 2023, Christophe Cote est l’un des principaux tenants français de l’entreprise libérée. Rappelons que cette dernière est fondée sur la transparence, la responsabilité et l’autonomie des salariés. Aujourd’hui, toujours plus d’entreprises manifestent leur intérêt pour ce nouveau paradigme managérial. « Je communique sur ce sujet avec toujours plus d’entreprises, même au-delà de nos frontières ».

Cependant, cette démarche demande une réflexion personnelle approfondie, si bien que la conversion des dirigeants prend du temps. Néanmoins, Adopte Un Bureau persévère dans sa mission. « Planter des graines, faire la démonstration de ce qui est possible et de ce qui fonctionne. À travers LinkedIn, des personnes acceptent de rejoindre mon écosystème et mon réseau dédiés non seulement à l’entreprise responsable, mais aussi à l’économie circulaire ».

Un engagement en faveur de l’économie circulaire…

PariSanté Campus avait constitué le premier grand chantier pour Adopte Un Bureau. Christophe Cote annonce à présent sa participation aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Ainsi, son entreprise s’est engagée à récupérer et à réutiliser les cabines phoniques installées pour l’occasion. « Nous nous sommes associés avec un fabricant de cabines acoustiques, SBS, par ailleurs leader du marché en France. Nous allons récupérer à la fin de l’été 2024 les cabines phoniques qu’il aura installées. Ainsi, nous nous sommes engagés à acheter au moins la moitié du parc de ces cabines. Quant à SBS, il se chargera de l’autre moitié. Grâce à nos actions conjointes, 100% de ce mobilier sera recyclé ».

Cette initiative illustre parfaitement le modèle économique d’Adopte Un Bureau. En récupérant du mobilier de qualité, l’entreprise lui donne une seconde vie. En association avec ses partenaires, Christophe fait ainsi tourner « la boucle de l’économie circulaire ».

… à travers le défi des JO

Cependant, il avoue que le fait de participer à un événement d’une telle ampleur représente un défi pour Adopte Un Bureau. Mais ce projet lui tenait particulièrement à cœur. En effet, cela lui permet d’accompagner les JO de Paris dans leur ambition de se montrer exemplaires en termes de développement durable et de sobriété. Cette volonté entre en résonance parfaite avec la philosophie au fondement d’Adopte Un Bureau. Au départ, l’entreprise est contactée par le maître d’ouvrage des JO pour l’aider à rédiger un appel d’offres vertueux, stipulant « l’engagement des fabricants et distributeurs à racheter leurs équipements, une fois l’évènement terminé ». Nombre d’entreprises n’étaient pas préparées à une telle clause. Elles ont donc dû s’abstenir, car elles ne savaient tout simplement pas comment s’y prendre.

Comme Christophe le reconnaît, il s’agit « d’appels d’offre particulièrement ambitieux intégrant la logique de la deuxième vie des mobiliers installés ». Ce faisant, les organisateurs ont affirmé une position originale, alors que les Jeux Olympiques sont habituellement caractérisés par une certaine extravagance, au détriment de la sobriété. Cela a permis de « faire prendre conscience que les pratiques devaient bouger et qu’il fallait voir les choses différemment ». Selon notre interlocuteur, les Jeux Olympiques offrent une caisse de résonance extraordinaire pour le message dont il s’est fait le champion.

Adopte Un Bureau promeut sa vision de long terme

Adopte Un Bureau compte tirer pleinement parti de sa participation aux JO. En effet, compte tenu de leur extrême médiatisation, ces derniers constituent un vecteur de communication très intéressant. « Nous pourrons ainsi proposer à nos clients des cabines phoniques ayant été utilisées lors des JO. Leur attractivité résidera dans le fait que des sportifs célèbres les auront utilisées. Peut-être même y auront-ils apposé leur signature dans un coin… »

La stratégie de Christophe consistant à communiquer sur ses chantiers phares porte ses fruits. Ainsi, l’écosystème du mobilier de bureau recyclé continue de s’étoffer tous les jours. « De nombreux acteurs appuient déjà notre logique. Par exemple, certains cabinets d’architectes se spécialisent dans les aménagements durables ». Et ces acteurs de la durabilité se retrouvent impliqués au sein d’opérations toujours plus importantes. « Aujourd’hui, nous ne sommes pas en mesure de faire des JO durables à 100%. Mais les progrès sont rapides ».

Fort de son savoir-faire acquis lors des JO, entre autres, Adopte Un Bureau multiplie les contacts avec les distributeurs ayant remporté des appels d’offre intégrant une deuxième vie pour le mobilier installé. Cela, afin de réfléchir à la meilleure façon d’accompagner son recyclage.

Le reconditionnement : un réflexe qui se généralise

Dans sa mission, Adopte Un Bureau s’appuie sur une réglementation en pleine évolution, poussant toujours davantage à la réutilisation du mobilier de bureau. Ainsi, la loi AGEC (Anti-gaspillage pour une économie circulaire) oblige depuis 2020 les organismes publics à consacrer 20% de leurs achats à du mobilier de bureau reconditionné. « Tous les acteurs ne s’y astreignent pas pour l’instant. Il faudra encore attendre quelques années avant que le dispositif ne puisse véritablement monter en puissance. Cependant, à n’en pas douter, de très gros marchés vont s’ouvrir, à commencer par celui des administrations publiques ». Mais le secteur privé n’est pas en reste.

Afin d’inciter toujours plus d’acteurs du marché à soutenir la seconde vie et le recyclage du mobilier de bureau, deux évolutions réglementaires sont toutefois nécessaires. Premièrement, pourquoi ne pas étendre l’obligation d’avoir recours à du mobilier reconditionné au secteur privé, en commençant par les grands groupes ? Deuxièmement, pourquoi ne pas pousser le seuils jusqu’à 50% de mobilier reconditionné ?

À lire également : Adopte Un Bureau, l’entreprise libérée qui reconditionne le mobilier de bureau.

L’économie circulaire devient l’affaire de tous

Selon Christophe Cote, la rénovation représente un projet d’avenir. C’est la raison pour laquelle il développe une offre spécifique autour du reconditionnement, appelé à devenir un réflexe pour les responsables des déménagements d’entreprises. Ce mouvement est d’ailleurs bien engagé. « De grands groupes comme le PMU se sont engagés sur d’importants projets de rénovation. Nous avons ainsi rénové 450 sièges pour leur futur site. Or, cela représente un message fort en termes de développement durable. D’autant que le PMU relève du secteur privé, ce qui montre le dynamisme dont ce dernier peut faire la preuve en matière de rénovation de mobilier de bureau ».

En conciliant logique business et souci pour la durabilité, Christophe Cote montre qu’il est possible de donner une seconde vie au mobilier de bureau, tout en préservant l’effet ‘waouh !’ pour les salariés s’installant dans leurs nouveaux espaces de travail.

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